Démarche artistique 

 Sandrine Engle

Dog painter.




 
“La Nature est un temple où de vivants piliers 

 Laissent parfois sortir de confuses paroles,

 L’homme y passe à travers des forêts de symboles

 Qui l’observent avec des regards familiers.”

 C. Baudelaire, “Correspondances”, Les Fleurs du mal


Le travail de Sandrine Engle est un parcours initiatique pour revenir à l’essentiel en tant qu’être vivant. Chaque création est une invitation à s’allier au chien pour percevoir le monde à sa manière et le laisser nous guider vers une reconnexion à notre véritable nature.


Les recherches des symbolistes tant en peinture qu’en littérature ont orienté sa vision de la création. Les synesthésies telles qu’elles sont définies par Baudelaire dans son poème “Correspondances” constituent la source à laquelle l’artiste revient sans cesse parce qu’elles prennent tout leur sens dans une perception instinctive et animale de l’univers.  Formée à l’illustration ainsi qu’à l’art naïf dans l’atelier de Berthine Marceau, elle a ensuite découvert l’art animalier tout en s’étonnant de la place restreinte accordée au meilleur ami de l’homme. Sandrine est une insatiable curieuse de savoirs et sa quête interroge aussi le bouddhisme, la physique quantique, la philosophie grecque mais c’est au final le chien qui la conduit.


Le choix de supports divers, notamment de matériaux de récupération comme le bois, le MDF, le carton ou les livres participe de la démarche artistique de l’artiste tant par l’opportunité de placer ainsi le chien-guide partout (peinture sur meubles et livres au rebut par exemple) que par la volonté de nuire le moins possible à la nature. Cela impose de travailler à la peinture acrylique mais l’artiste poursuit ses recherches de couleurs végétales durables de qualité artistique. 

Le sujet, le chien, est toujours représenté de manière réaliste voire hyper-réaliste car il est le fruit d’une longue observation et parce qu’il est le porteur du message. L’accent est mis sur l’expressivité de son regard et sur le mouvement de son pelage, véritables fils reliant l’observateur au règne végétal. Le travail de la texture en relief évoque la rugosité du minéral et la rigueur d’un milieu naturel parfois perçu comme hostile. 

L’arrière-plan peut être plus abstrait car il ne naît pas de l’observation mais de visualisations acquises en communication animale ou en vision intuitive. L’artiste tente ainsi de domestiquer le mental par l’intuition et les perceptions sensorielles. 


Aimanté par le regard du chien, l’observateur est invité à se laisser emporter par la douceur de ses courbes et de son pelage pour glisser imperceptiblement vers le monde végétal. Suivant le parcours d’une toile à l’autre, il pourra explorer le monde avec les sens du chien et repartir enrichi d’une double connaissance : en trouvant son animal, il se sera trouvé lui-même. Il aura appris à vivre pleinement l’instant et en sera éternellement reconnaissant envers son chien. 

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