Sur ce tableau, le château de Versailles à l'arrière-plan et les chenils avec la cour au premier plan.
Dans mon dernier post consacré à un tableau de Alexandre-François Desportes, peintre officiel des chasses royales, je déplorais le caractère anonyme du chien tout en précisant que les chiens à la cour de Louis XIV et Louis XV étaient néanmoins des privilégiés.
Bien évidemment, il ne s’agit pas de comparer le statut du chien dans nos sociétés avec celui du dix-septième siècle mais il est intéressant de constater que l’on prenait soin de ces petites merveilles (je te rappelle que pour moi, chaque chien est une petite merveille au sens fort du terme!).
Versailles : un pavillon de chasse
Il faut d’abord se souvenir qu’à l’origine Versailles était un pavillon de chasse et fort logiquement un lieu privilégié pour installer les chiens royaux.
L’architecte Mansart élève derrière la grande Ecurie du roi le plus grand chenil où vivent
plus de 400 chiens. Le bâtiment est équipé des conduites qui apportent
l’eau courante, mais aussi un
chauffage par cheminée et même des
paillasses de bois pour ne pas que les chiens souffrent du froid et de l’humidité de cette région alors marécageuse.
Des équipements pour les résidents canins
Parmi les nombreuses cours du palais, la cour “des chiens” est en deux parties : d’un côté la petite meute comporte petits chiens et lévriers et de l’autre côté la grande meute réservée pour la chasse à courre. C’est le duc de la Rochefoucauld qui est le grand organisateur des chasses (Grand Veneur) et il est assisté de lieutenants et gentilhommes mais aussi de valets de chiens et autres piqueurs.
Une boulangerie spéciale dans cette cour permet de préparer et cuire le “biscotin”, la nourriture des chiens faite de farine et de beurre.
Le chenil des “chiens verts”
Construit vers 1735, il rassemble les chiens dédiés à la chasse au daim et son nom vient de la couleur des uniformes des piqueurs. Le piqueur était un valet de chasse à cheval qui guidait les chiens et poursuivait la proie. (tableau ci-dessous)
Le chenil-dauphin
Reprenant le titre du fils aîné du roi, ce chenil est réservé aux jeunes chiens à partir de 1737. On peut encore voir sa porte cochère avec des têtes de cerfs et de chiens rue des Etats-Généraux à Versailles.
Le chenil des lévriers de Champagne
Celui-ci regroupait les lévriers destinés à la chasse au lièvre de Champagne.
Le chenil de la louvèterie
Il abrite les chiens destinés à partir de 1707 à la chasse au loup mais aussi les levrettes de la Chambre du Roi.
Le chenil du vautrait
Il loge les chiens chasseurs de sangliers : dogues, grands lévriers et chiens courants bien sûr.
Les chiens qui vivent au château royal
Les chiens du roi -nourris de ses mains- sont des chiens d’arrêt et des braques dressés pour la chasse au tir. Ils ont leur propre chambre : le cabinet de Billard puis l’antichambre des Chiens entre luxe et raffinement.
Les chiens de compagnie du château de Versailles
Petits chiens et épagneules naines déambulent dans le château. Elles ont pour nom Merluzine, Cocoq, Muscade, Hermine, Zerbine, Jémine, Bébé, Inès ou encore Mimi et on les voit apparaître sur les portraits de la famille royale ou bien sur des des portraits qui leur sont consacrés. Les peintres Desportes, Nattier, Drouais, Boucher, Huet et Anne-Rosalie Filleul travaillent sur commande pour exprimer le rapport affectif qui relie la famille royale à ces petites merveilles.
Sources :
Article “Chiens Royaux” par Alexandre Maral dans Billebaude, n°21, automne-hiver 2022.
plan du chenil de Versailles par Mansart sur le site Gallica de la bnf
http://versailles1687.free.fr/chenil.htm
Les piqueurs de Louis XV avec leur tenue verte qui a donné son nom au chenil.
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